Lundi 7 septembre 2009 à 21:58

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C‘était un farceur. Un farceur génial, mais un farceur quand même. Trop de gens ne prennent plus la peine d’être rusé, roubl     ard, astucieux ou créatif. Il était Scapin contre le monde. Il se moquait de tout, surtout des autres, il savait verser l’acide sur les plaies à vif. Vol en éclats. Il était souple, liquide. Ses mots comme des balles, des balles en mousse et faisant « pan pan » en joignant les mains, majeur et index pointés sur le vide. Un farceur, il nous souhaite joyeux non-anniversaire à tous propos, joyeuse Pâques le 11 novembre, il fixait des rendez-vous pour arriver à l’improviste, il laissait des messages bourrés de clins d’œil, il avait toujours de la poudre de perlimpinpin dans sa poche ;. Il donnait son numéro par rebus et son nom par anagrammes. Il vivait avec éclats aux crochets de ses rencontres, il les faisait rire pour les rouler dans la farine. Il les distrayait par quelque tours de passe-passe et ils clignaient des yeux devant les paillettes dorées tandis qu’il prenait la poudre d’escampette, laissant derrière lui les embarras.
Un jour, il disparut.

Vendredi 4 septembre 2009 à 7:21

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Cela me revient. Les longues soirées d’hiver et ton absence. L’angoisse quotidienne au fond du ventre, celle qui exalte. Le rythme infernal de la machine qui cran par cran me broie entre ses créneaux dans une douloureuse extase. Le temps reprend ses droits et je me demande « vais-je y arriver ? Suis-je assez forte ? ». Pourtant comment ne pas se laisser entraîner par la cadence du Diable, comment ne pas vivre à cent à l’heure ? Cet état d’effervescence sans repos possible me sauve et me brûle la cervelle, les vacances m’épuisent. Cette course effrénée m’arrime plus solidement à toi, lors de ces longues nuits à la lueur de la bougie – pas un instant à perdre – tu me manque. J’ai déjà surmonté cela une fois, chaque matin j’ai combattu les korrigans en ouvrant les yeux, je peux le faire encore. Et pourtant je suis perdue, l machine s’emballe et j’ai besoin de toi. Où es-tu, je ne sens pas ta chaleur au creux de mes draps. J’ai tant besoin de te prendre dans mes bras et cela ne se peut, nos « existences respectives sont prises dans les filets étroits des obligations, de ce choix de déments que nous avons fait. Où que tu sois, je t’envoie mes baisers. Rejoins-moi.

Mercredi 26 août 2009 à 11:16

 

Je suis une garce. Je n'y peux rien, j'ai ça dans la peau.

Au comptoir, juchée sur un tabouret bancal, je croise les jambes etr les régale d'un sourire, parfois je penche la tête en arrière pour exhaler délicatement une bouffée de fumée irisée. Que voulez-vous, je suis comme tout le monde : je veux plaire. Je veux qu'on m'aime. Je suis une garce, je me sers de mes ch-armes pour parvenir à mes fins : je suis une femme, je suis désirable.
Un homme me regarde machinalement, les yeux lointains, je lui décroche un sourire carressant par habitude. J'aime voir affleurer dans leurs yeux cette lueur, j'aime lorsque je sens que je les tiens sous ma coupe. J'aime lorsque leurs gestes vibrent, tout juste frémissants, j'aime leurs sourires de plaisir et de désir lorsque je pose, affable, ma main sur leur bras, j'aime lorsqu'ils se penchant, lorsqu'ils ne peuvent s'empêcher de me toucher, comme pour me possèder avant l'heure, j'aime la familiarité trop hâtive, la covinence qui se dessine et les regards brûlants entre la personne qui plaît et celle qui est sous le charme. Rien n'est précis encore, ce ne sont que des esquisses pleines de courbes de tendresse et de sensualité, pleines d'espoirs voilés.

Je suis une garce. Je tente de capturer discrétement l'attention des hommes du bar, discrètement rayonnante. Je ne suis pas une beauté fatale mais je suis suffisament jolie pour pouvoir espérer ne pas rentrer seule. On me fait parvenir une consommation, je cherche l'homme des yeux, celui dont les yeux s'égaraient sur moi n'existe plus, il appartient au passé.
Peu importe qui est mon admirateur, n'importe lesquel fera l'affaire. Je tombe amoureuse en un battement de cil, seul compte mon reflet dans leurs iris.

Je suis une garce. Qu'importe que quelqu'un m'attende chez moi, qu'il partage mon lit. Je ne serais pas infidèle. Pourquoi concrétiser lorsque l'on peut délicieusement flirter ?
J'aime les mettre à fleur de peau, j'aime éveiller leur attention, sans ostentation, sans précipitation, je les entoure de chatteries feutrées et je les envoute, sorcière. Comme c'est cruel.

C'est ainsi : je suis une garce.
Je fais distraitement la cour à mon voisin, pour m'occuper.Je ne peux rencontrer un homme sans netrer dans un rapport de séduction, et peu importe que quelqu'un siège dans mon coeur ou non. J'ai tellement besoin de distraction. J'ai tellement besoin d'être aimée. Vous comprenez ?
L'homme qui m'a offert un verre (un coup d'oeil au prix de la-dite boisson m'a confirmé son intérêt) s'approche, suite à mon invitation silencieuse, il a regardé autour de lui pour confirmer qu'il était de fait l'heureux élu -cette blaque-, il dessert sa cravate, il brûle de contentement, il mesure sa chance. Personne ne le raccompagnera, ce soir. Et puis après. Je suis une grâce.

Lundi 17 août 2009 à 21:32

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Les yeux du gardien tremblent et sa peau vacille.
- Mais vous n’êtes pas…
Je finis ses mots pour lui, afin de ne plus l’entendre caqueter un instant de plus.
- Morte ? Mais qu’est-ce que vous avez tous avec cette question ?
Une balle entre les deux yeux. Il me rappelle mon oncle Antoine. Les murs me mentent mais je ne suis pas folle, cette certitude me vrille les temps.
Némésis, je me trace un chemin à coups de balles. Le sol se moque de moi, il change leur sang en lave, mais je ne suis pas folle, je ne suis pas dingue, cela me tuera mais je porterai cette conviction en bandoulière jusqu’à ce qu’ils m’achèvent.
Ce monde est fou, hostile, les barreaux me jettent des œillades mais je ne céderai pas, j’ai toute ma raison et je connais la vérité. Personne ne me perdra plus longtemps.
Je plonge dans les douves, couleur vert glacé, j’explique à ma conscience que je voudrais revenir ici pour les vacances, tout cela est parfaitement harmonisé avec mon sang, je le vois à travers ma peau. Je ne suis pas folle, je rie, je me glisse sous la surface, je dis aux poissons qu’ils devraient essayer, c’est fascinant. Je suis une sirène, on me l’a caché mais je l’ai toujours su. Je ne suis pas folle. Je vois mes gestes en saccadé brasser des torsades aigue-marine, mes cheveux dansent et ondulent, avez-vous jamais vu pareille beauté ? L’immensité aqueuse est d’un céladon opaque. Le clair du Lune s’éloigne tandis que je me dissous, je ne suis pas folle, je n’ai pas peur, l’eau m’étouffe mais tout va bien.
Je ne suis pas folle. Souvenez-vous de ça.

Dimanche 16 août 2009 à 22:54

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Je ne t’apprends rien Tu sais comme le monde s’éteint lorsqu’elle s’éloigne. Alors j’ai mis mes bottes de sept lieues et j’ai couru vers les étoiles. Le vent m’emporte comme si je n’étais qu’une brindille qui danse avec le zéphyr. Je l’appelle, car elle a l’odeur du clair de lune et la douceur fragile de la porcelaine. J’aime passer mes doigts dans sa longue chevelure éparse et constellée, lisse comme l’odeur de l’herbe coupée. Je ne pouvais attendre, j’aime lorsque son corps se fond dans les eaux et que sa eau délicate s’élève des sources claires, abritées par autant de bougies, des bâtons de Sélène. Hélios et la nymphe.

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