Mercredi 29 octobre 2008 à 12:34

Je m’étais promis de ne pas écrire, mais je suis trop faible pour tenir mes promesses.
Je t’écris parce que je n’y tiens plus, parce qu’il est tard et que la fatigue commence à poindre, je t’écris parce que je ne sais plus quoi faire pour ne plus déchoir davantage dans ton estime. Je t’écris pour répondre à toutes les questions que tu ne m’as pas posées. Comme ça au moins, on pourra en parler…

Je suis désagréable, oui. Je ne sais pas si tu le mérites. De toute façon je n’ai jamais été quelqu’un de gentil.
Tu me connais : je fais toujours passer mon propre bien-être avant celui des autres. Avant le tien. J’ai essayé, pourtant… Contrairement à toi, je suis incapable de prendre sur moi.

Désagréable. Accusatrice, aussi. De toute façon, ne te fais pas d’illusions, tu n’en feras jamais assez, c’est toujours de ta faute, tu auras toujours tort.
Je ne suis pas d’humeur à te donner raison.

Moi, mes illusions, elles se sont dispersées, balayées par un vent brûlant, chargé de sable qui pique les yeux et qui étouffe, je ne te fais plus confiance.
Je sais que je t’ai fait subir bien pire tourment, et que c’est un miracle que tu ais survécu à la tornade, je ne prétends pas que cette défiance soit justifiée. Mais c’est ainsi.
Lorsque tu me dis que tu m’aimes, tu mens. Lorsque tu dis que je te manque, tu mens.
Je n’ai pas envie que tu cherches à te rattraper, que tu cherches à me rassurer, je ne crois aucun des mots qui sortent de ta bouche. Mais je préfère encore ça que le silence.
Ce n’est pas de l’amour, c’est l’habitude.

Parlons-en, du silence. Je suis lasse d’avoir toujours à faire le premier pas pour avoir un mot de toi. Juste un je t’aime famélique lorsque que tu te souviens de moi.
Ce jeu compte plus que moi, ça y est. Pourquoi ne joue-t-on plus ensemble comme autrefois ? Tant pis.
Je ne suis pas déçue. Je n’attendais rien.

J’ai envie de m’enfuir. Avant de tout gâcher. Avant que tu cesse de m’aimer pour de bon, puisque c’est inéluctable, l’engrenage commence à mettre ne branle ses rouages, c’est une question de temps, rien ne sera plus comme avant. Partir avant de te décevoir. De te déplaire… Avant que tu ne restes avec moi que par pitié ou par habitude, et peut-être est-ce déjà le cas.

Et pourtant comment pourrais-je m’y résoudre. Tu es trop ancré en moi, j’ai l’impression que toi et moi avons atteint une certaine harmonie que je ne retrouverai pas si facilement auprès de quelqu’un d’autre. Tes caresses. Nos sous-entendus qui ne regardent que nous. Des souvenirs et des projets. Un pilier dans mon existence et ta main sur ma jambe sous la table. La musique. Ton odeur. Le jeu. Nos insupportables taquineries. 9 mois. J’en oublie. Je me sens trop proche de toi à présent pour pouvoir tourner la page aussi facilement qu’avec les autres.
Et pourtant, ce que tu m’as dit ce jour-là… Moi aussi il m’arrive de douter, plus que ce que j’ai pu te dire. Mais je passe dessus. À cause de ça. Il suffit que je réfléchisse un instant. Nos habitudes. Ces futurs que nous voulions mêler. L’eau qui déborde lorsque tu t’en vas, bien malgré moi. Tout cela me rappelle combien je tiens à toi et les doutes s’effacent.

Je me surprends à chérir ces petites attentions qui t’échappent et qui viennent corroborer tes mots. Mais peut-être n’est-ce là encore qu’habitude.

Mais je t’en prie. Je ne te retiens pas. De toute façon à la lecture de cette lettre nul doute que tu ne m’aimes plus, c’est bien normal.
Si c’est ainsi, alors vas-t-en.
Je ne tiens pas à passer pour une pauvre fille inconsolable.

 

Je m'en vais bien avant l'heure
Je m'en vais bien avant de te trahir
Je m'en vais avant que l'on ne se laisse aller
Je m'en vais avant que l'on ne puisse en rire
Je m'en vais en gardant toute ton odeur
Je m'en vais en te regardant dormir
Je m'en vais car l'on s'est vu voler
Je m'en vais avant que l'on ne puisse atterrir
Je m'en vais car l'on s'est tant aimé
Je m'en vais avant de te détruire
Je m'en vais pour que tu ne m'oublies jamais
Je m'en vais en te voyant sourire

Je m'en vais en croyant que tout est vrai
Je m'en vais
avant de te découvrir
Je m'en vais bien avant de te décevoir
Je m'en vais bien avant de te trahir

Je n'ai aimé que toi
Je t'embrasse jusqu'à en mourir

Je m'en vais pour tout recommencer
Je m'en vais pour ne jamais m'assagir
Je m'en vais car tout est si léger
Je m'en vais en te regardant dormir
Je m'en vais pour ne jamais t'oublier
Je m'en vais sans même te l'écrire

Je m'en vais en croyant que tout est vrai
Je m'en vais bien avant de te découvrir
Je m'en vais pour ne jamais te décevoir
Je m'en vais bien avant de te trahir
Je m'en vais car l'on s'est vu voler
Je m'en vais avant que l'on ne puisse atterrir
Je m'en vais car l'on s'est tant aimé
Je m'en vais bien avant de te détruire

Mercredi 1er octobre 2008 à 14:10

 

Deux cascades, reflet d'arc-en-ciel.
Une mer glacée et la neige.
On meurt de toi.
Comme je voudrais n'être qu'un cavalier sans tête et un trou béant dans la poitrine.
Sans toi je n'y arrive pas, je ne suis qu'une marionnette oubliée, désarticulée sans vie sur une étagère-poussière.
Je ne sais pas ce qui me retient de sauter dans le premier train... L'avenir me semble bien léger lorsque tu n'es pas présent, et toutes ces contraintes, je suis submergée, c'est ma faute, je suis coupable, plus, toujours plus, et tout semble si futile en comparaison de T O I.
Mon absolu, mon sigisbée...
ça ira, ça ira mieux demain. Il faut juste que je me résigne à nouveau, que je m'habitue à ne plus sentir nos peaux se mêler, à ne plus caresser tes lèvres, à mourir un peu, mais on ne s'y habitue jamais tout à fait n'est ce pas ?
Le temps, ce sale vieux tricheur chauve... Il me tue.
Il faut que je dorme, il faut que je me calme, il faut que j'oublie, j'ai tant à faire et le temps me rit au nez... La vie n'est qu'une putain, une mer enneigée et le monde qui flou qui tangue...
Toutes les fleurs sont des chrysanthèmes.
Parfois je n'en peux plus. Et puis ça passe.

Samedi 6 septembre 2008 à 18:35

J'ai peur. J'ai tellement peur que je ne trouve plus les mots, je jette des phrases laides sur le papier, je ne sais même pas le noyau de toute cette angoisse qui m'étreint.
Je raccroche tout juste, j'avais ta voix contre l'oreille, et pourtant.
C'est une épreuve que je suis contrainte d'affronter seule.

Avoir peur avant, c'est normal, mais le pire est passé, j'ai affronté les premiers instants, j'ai lié des connaissances.
Mais j'ai peur, toujours peur… de quoi ? De rester sur le côté, de ne pas être à la hauteur, de ne pas trouver de moitié, ne serait-ce pour passer deux années ?
Et pourtant, leurs discours m'ont motivés (l'ennui des discours, aussi sensés qu'ils soient, c'est que les effets qu'ils produisent s'évanouissent en quelques heures), je ne suis pas encore ensevelie, je rentre chez moi et je n'ai rien à faire, c'est très étrange, j'ai l'impression de tricher, de prendre du bon temps sur mon temps d'étude, faire l'école buissonnière. Je rentre chez moi pour déjeuner, quelle chose étrange pour moi qui ai toujours été demi-pensionnaire ou interne, je suis libre de manger ce que je veux, de la façon dont je le souhaite. Je n'ai de comptes à rendre à personne. Je suis libre. Quelle chose étrange.

Je ne me suis jamais sentie aussi bien qu'ici, j'ai emménagé hier et c'est déjà mon sanctuaire, mon refuge.
Je me sens rassérénée de rentrer « chez moi », où personne ne m'attend, où personne ne me dit ce que je dois faire.
J'ai un temps infini devant moi, à ne savoir qu'en faire.
Je ne suis même pas sûre de vouloir le partager avec toi, je me sentirais trop coupable.
Et pourtant je voudrais tant que tu sois là.

Je me demande parfois si j'ai fait le bon choix.
Rigueur, contraintes vestimentaires, piété… Tout ce que j'ai toujours rejeté.
Et pourtant, la situation n'aurait pu être que pire si j'avais été en province.
Il ne faut pas que j'émette de pensées aussi néfastes.

Et j'ai peur, peur du bizutage, je crois, peur de ne plus avoir de vie, du temps pour personne, sacrifier mes amis pour toi, te sacrifier pour ma famille.
Et si je n'étais pas à la hauteur ?
Heureusement que j'ai ce petit bout de toi, ce bout de métal tordu autour d'un caillou, j'aime l'idée que tu sois toujours un peu avec moi.
Ça y est je pleure encore.
Mais ça ira mieux. Ça ira mieux demain.
Ce n'est qu'une première impression. Tout va s'arranger.

Don't leave me

Samedi 6 septembre 2008 à 18:32

Quelques mots pour dissiper la terreur.
Je déteste la rentrée. Je ne suis pas sociable, je déteste me confronter à des personnes nouvelles sans filet.

Je m'en veux un peu de ce personnage de tragédie que je me compose : allons, ce n'est pas comme si tout était fini, que nous ne pouvions nous revoir, jamais, ce n'est pas comme si nous étions Roméo & Juliette.
Et pourtant il me manque, il me manque tellement.
J'aurais voulu qu'il soit là pour me voir franchir le seuil de cette nouvelle vie, mais tout n'esty pas si simple.
Seul réconfort : si nous survivons à ces deux années alors plus rien ne pourra nous arrêter.
Il faut que je sois forte, comme si tout cela était très grave.
C'est juste une nuit d'angoisse.

Mercredi 13 août 2008 à 23:03

J'essuie la bile du bord de mes lèvres. Enfin tu es là. Enfin je vais m'amuser. M'amuser à te tailler en pièces.



Elle ne se doute de rien encore, échouée dans un coin de la pièce, les mains jointes autour de son verre, elle semble à l'écart de la fête.
Je ne perds pas de temps à la plaindre : c'est mérité. Après tout, qui a pris la peine de se mettre en froid avec tous les convives, méthodiquement ?

Bien sûr, je pourrais la laisser dans son coin, par respect pour le maître des lieux, le seul qui ait encore pitié d'elle, mais je ne peux résister à cette ultime occasion de distiller mon venin. Je ne voudrais pas qu'elle oublie son forfait, elle qui s'acharne à vouloir travestir les faits. Mais elle ne trompe jamais qu'elle-même.

Je tente de me remémorer les termes de la pathétique lettre d'excuses qu'elle a adressé à mon petit ami, quelques jours plus tôt, et qu'il n'a même pas lue.
Puisqu'il n'est pas disposé à y répondre, je compte bien le faire moi-même. Je sais que c'est fort généreux de ma part, que je ne devrais pas. Mais comment résister à une telle occasion d'appuyer là où ça fait mal ?
Après tout, c'est plutôt à moi qu'elle aurait dû présenter des excuses. Mais personne n'ignore pourquoi elle ne l'a pas fait.

Je l'aborde donc, avec un grand sourire et des manières volubiles.
Technique de déstabilisation élémentaire : elle croyait  peut-être que j'allais l'ignorer ? La snober ? L'estropier, peut-être ?
Très peu pour moi. Il serait tellement grossier de ma part de ne pas saluer une si vieille « amie ».
Et puis, c'est tellement plus distrayant de voir sa mine effarouchée lorsque j'avance vers elle, bras tendus, dans mon grand rôle de diva, volume poussé au maximum : « chériiiiiiiie ! ça fait siiiiiiiiiiiiiii long-temps ! » en claquant deux bises dans le vide.
Je m'installe gracieusement à ses côtés, en prenant garde à ne pas la toucher, de toute façon, ce n'est pas la place qui manque autour d'elle.

« Alors, D., comment se sont passée tes vacances ? » je lui demande d'un ton désinvolte, un sourire carnassier aux lèvres et les bras agressivement croisés sur la poitrine.
Je n'ai pas vraiment envie de l'entendre geindre (je l'ai trop entendu) alors j'enchaîne.
«- J'ai cru comprendre que tu avais passé deux mois à t'ennuyer à Paris ? Comme c'est dommage ! Si tu ne t'étais pas brouillée avec tout le monde, tu aurais pu passer du temps avec nous. Peut-être même aurais-tu pu entr'apercevoir ton C. bien-aimé.
Il y a un proverbe qui dit « si tu te fais de nouveaux amis, garde les anciens car si les uns sont d'argent, les autres sont d'or. »
Enfin, tu as préféré tout gâcher, c'est ton droit le plus strict.
- Eh bien écoute, euh au moins ils étaient là quand ça n'allait pas. Et puis je n'ai pas « tout gâché » toute seule comme tu dis. On ne peut pas se disputer tout seul, et moi au moins j'ai reconnu mes torts, je me suis excusée, et j'attends toujours les tiennes.
- Je te reconnais bien là. Encore mentir, encore présenter les choses telles qu'elles ne sont pas. Toujours les mêmes rengaines stériles. Enfin, il faut bien que tu te raccroches à quelque chose j'imagine.
J'étais là pour toi, j'ai toujours été là pour toi, même si la situation était délicate. C'est toi qui as préféré te tourner ailleurs, vers des oreilles compatissantes qui ne savaient rien de la situation à part ce que tu leur en racontais, accommodé à ta guise.
De toute façon, tout ce que tu sais faire, tout ce que tu as toujours su faire, c'est provoquer des conflits, laisser la situation s'envenimer et après tu regrettes amèrement, mais tu n'as pas le cran de faire autre chose que de rédiger des mots d'excuses, des lettres, où tu reconnais tes « torts », en prenant bien garde de ne pas les nommer, parce que tu ne les connais pas toi-même, tu n'y crois pas, à tes torts, tu clames ta culpabilité parce que tu sais que ce que les autres attendent de toi, mais au fond, ce n'est pas ta faute, n'est-ce pas ? C'est les autres, la situation, une erreur d'appréciation, le temps qu'il fait…
- Mais non ce n'est pas vrai ! Et tu ne les connais pas, tu ne sais rien !!

- Oh, arrête de geindre. De toute façon, tu n'as rien à dire, tu n'as jamais rien à dire, tu es vide ma pauvre fille.
A dix-huit ans, c'est bien triste mais tu es trop immature pour prendre tes responsabilités. Alors tu évites la confrontation, tu te plains auprès des autres combien tu es malheureuse, tu parles de tes efforts… Quels efforts ?
- Mais… mais…
- Exactement. Des excuses que tu t'inventes pour avoir la conscience tranquille mais c'est du vent.
Tu sais, ta lettre je l'ai lue. C. ne l'a pas lue parce que rien de ce que tu pourras encore lui dire ne le touche. Tu es sortie de sa vie, il serait temps que tu t'en rendes compte. Tu n'es rien pour lui. Il n'en a rien à faire de toi, de tes états d'âmes, de ton petit ego blessé qui ne sait que parler de lui-même, de ton amour perdu d'avance auquel tu te raccroches parce qu'au fond, il y a un plaisir masochiste à souffrir. Rappelle-toi que tu « l'aimes » parce que tu le veux bien.
Et puis tu parles de nos torts, ce qu'on aurait fait, pas fait.
Alors dis-moi, je t'en prie : quels torts avons-nous eu ?
C., celui de ne pas te repousser, dans un instant de fatigue et de désordre sentimental ? Il est responsable de tout arrêter avant l'irréparable ?
Comment as-tu pu avoir la prétention de croire que tu lui plaisais ? Il n'est pas responsable de ce que tu t'imagines.
Tais-toi. Je n'ai pas envie de t'entendre.
Je t'en prie, cesse de nous importuner avec tes souvenirs préhistoriques. C. a eu tort, tu le sais, je le sais, il le sait, ton « gel douche » le sait, TOUT LE MONDE le sait. C. s'en est voulu, il regrette, c'était il y a des mois, fin de l'histoire.

Qu'est-ce que tu crois ? Que tes sentiments te donnent des droits sur lui ? Qu'il était censé attendre que tu te remettes de cette déception sentimentale qui dure depuis des mois ? Ou peut-être aurait-il dû brider ses sentiments pour ton bon plaisir, ne s'intéresser à personne juste parce que tu t'intéressais à lui ?
Aurais-tu fait la même chose ?
Il ne faudrait tout de même pas oublier que c'est toi qui l'as repoussé la première, il y a des mois de cela. Tu as passé ta chance. Dommage. Alors ne gâche pas celle des autres.
- Je n'ai rien gâché du tout !
- Oh, vraiment ? Alors explique-moi la raison de ce silence, quatre mois après le début de mes relations avec C. ?
Parce que je t'ai fait du tort, une fois encore, j'imagine ? Nous t'avons fait du tort. Effectivement.
Nous avons commencé à sortir ensemble. Avec ta bénédiction. Car tu as peut-être oublié (c'est tellement plus simple), mais moi je me souviens que tu ne nous « reprocherais pas de sortir ensemble », tu nous « laisserais nous aimer ». Mais cela, bien sûr, tu t'es empressée de l'effacer de ta mémoire.
Nous avons aussi mis vingt heures pour te dire, pour nous deux. Parce que nous ne savions pas comment te l'annoncer, parce qu'on savait de mal que ça te ferait. Quel manque d'égards, c'est certain. De quoi nous tenir rigueur pendant des mois, des années. Je plaide coupable.
Et puis, nous avons commis l'irréparable affront de ne pas délaisser notre bande d'amis, de ne pas t'avoir couru après alors même que tu nous fuyais, de t'avoir laissée « seule » avec tes nouveaux amis. Mes plus plates excuses.
Je ne vois pas très bien ce que tu pourrais nous reprocher d'autres.
- Baaaah…
- Et puis tu parles de notre dispute, que tu y'en veille, je n'en doute pas une seconde, mais ne t'inquiète pas, je sais très bien que ce n'est pas parce que tu m'as perdue, moi, une de tes meilleures amies, parce que tu n'avais personne d'autre pour te tenir compagnie, mais parce qu'elle a définitivement brisée l'illusion d'amitié qui subsistait entre C. et toi. Tu aurais dû te douter que comme l'a si bien dit J., se brouiller avec une fille n'est pas le meilleur moyen de se réconcilier avec son petit ami.
Et puis, tu parles des coups de fil, des fameux coups de fil que je passais le soir à C., qui ravivaient ta douleur jusque dans ta chambre, te rappelant qu'il était à moi et non à toi.
Certes, ce n'était sans doute pas très délicat de ma part. Dis-moi, quand es-tu venu me confier que tu préférerais que je téléphone ailleurs ? Quand ai-je odieusement négligé ta requête ?
À moins que tu ne confondes, que ce ne soit pas à moi que tu sois venu t'en plaindre mais à tes nouveaux amis, crachant copieusement de la bile dans mon dos, attisant ta colère (mais quand ai-je fait quoi que ce soit pour susciter ton courroux ?) jusqu'à décider, du jour au lendemain, de ne plus m'adresser la parole.
De toute façon, tout cela n'a plus vraiment d'importance. C'est la dernière fois que nous nous voyons, c'est la dernière fois que tu vois C. également. Tu vas pleurer sur ton amour enfui pendant un an, racontant ton petit mélodrame personnel en remaniant l'histoire comme tu sais si bien le faire, tu te disputeras avec tes amis, tu t'en feras d'autres, tu croiras tomber amoureuse d'une légion de garçons sans jamais oser les aborder. Comme d'habitude.
Mais j'espère que tu garderas mes mots en tête, que tu te souviendras combien tu me dégoûtes, et que tu écriras encore d'autres lettres à C. Elles m'amusent beaucoup. J'adore te détester.
Bon, tu m'excuses ? Je vais voir C., on va danser ensemble, on va s'embrasser parce qu'on s'aime passionnément et après on fera ce qu'il n'a pas pu faire avec toi parce que tu es trop laide.
Amuse-toi bien… Si c'est encore possible.

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