Cette mystérieuse oppression. Un perpétuel chuchotement déchire le silence avec désinvolture. Chaleur moite. Les sons crèvent les tympans. Les feuilles ne brûlent pas encore aux arbres, tout est tellement pâle et ouaté. Je me sens accidentelle.
Jamais en repos, jamais apaisée. Un bûcher hérissé d’échardes. Cette oppression. Quelque chose ne va pas. Quelque chose doit être fait, doit être corrigé. Ce ressort dans nos tripes. Autour, des herses. Rien que les chaînes dans lesquelles je me suis lovée. Ses mots tirent des échardes. Courir sous les bombes. Un mot déplacé et le ciel se lézarde et son regard marron glacé. Ma peau se givre. Cet impossible aveu. Ridicule de se laisser affecter par ces choses sans importance. Et qu’est-ce qui est important. La vie comme un train qui passe. Ne pas y monter, une fois encore.
Demander pardon les genoux au sol pour ce qui n’a pas d’importance, ce qui est déjà oublié. Lire dans ses yeux la compassion, la douloureuse indulgence. Ça n’arrivera pas. Et puis après. Ce serait disparaitre. Je n’ai pas le courage.
De l’espoir sous perfusion. Je reste allongée dans ces draps blancs, la vie rythmée par le BIP des machines. Je ne me relèverai pas.