Vendredi 21 août 2009 à 22:44

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La mort coulait goutte à goutte dans les arcanes liquides. Dédale infini comme un lien glacé entre les humains, il brûle les phalanges de ceux qui s’égarent dans sa toile, veuve cruelle qui a perdu le sens et qui n’ose plus rester immobile, elle craint d’être glacée par le déluge du temps. C’est une agonie envoutante et secrète, elle glisse dans les veines comme un philtre oublié, consacré à la dévastation et à étourdir les âmes, la ciguë insidieuse tapie dans le cœur et parfois s’enflamme comme un bûcher de jeteuse de sorts.

Lundi 17 août 2009 à 22:33

Comme si tous les efforts que l’on avait fait jusqu’à présent, les « innovations technologiques » n’avaient que pour but d’annihiler en nous toute tentative de l’effort lui-même. Facilité et paresse, notre siècle en deux mots. Est-ce mal ? L’effort est-il réellement préférable à la facilité ouatée de notre quotidien lyophilisé, où le monde obéit en un bouton ? Ou le culte de la difficulté n’est que le reflet d’un temps perdu ?
Il faut toujours se méfier des valeurs, de tous ces apparents lieux communs qu’on nous inculque. On est généralement trop bien éduqué, trop bien formaté, trop bien rigidifié, pour être capable de prendre un recul réel par rapport à elles. Comment savoir si la morale harmonisée sur les battements de notre cœur vise à défendre le Bon en soi ou les intérêts particuliers de certains, camouflés sous un vernis de bien collectif ? Comment être Persan ?
Le culte de la facilité et de la stupidité de consommation est-elle un mal propre à notre siècle ?

Et si l’Humanité avait atteint un nouveau stade de sa longue trajectoire. Elle a atteint un niveau de confort suffisant pour se payer le luxe de ne plus le faire progresser en qualité, mais en quantité, afin que chacun sur cette Terre ait accès à la consommation et à la quiétude douillette de l’oisiveté et de la bêtise.
Mais il faut bien que quelqu’un œuvre pour cette contagion, car rien ne peut être construit sans entraînement, sans douleur.

L’Humanité a-t-elle globalement régressée en tant que richesse humaine. En ce qui me concerne, une certitude. Nous sommes loin d’avoir progressé.

Lundi 17 août 2009 à 21:32

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Les yeux du gardien tremblent et sa peau vacille.
- Mais vous n’êtes pas…
Je finis ses mots pour lui, afin de ne plus l’entendre caqueter un instant de plus.
- Morte ? Mais qu’est-ce que vous avez tous avec cette question ?
Une balle entre les deux yeux. Il me rappelle mon oncle Antoine. Les murs me mentent mais je ne suis pas folle, cette certitude me vrille les temps.
Némésis, je me trace un chemin à coups de balles. Le sol se moque de moi, il change leur sang en lave, mais je ne suis pas folle, je ne suis pas dingue, cela me tuera mais je porterai cette conviction en bandoulière jusqu’à ce qu’ils m’achèvent.
Ce monde est fou, hostile, les barreaux me jettent des œillades mais je ne céderai pas, j’ai toute ma raison et je connais la vérité. Personne ne me perdra plus longtemps.
Je plonge dans les douves, couleur vert glacé, j’explique à ma conscience que je voudrais revenir ici pour les vacances, tout cela est parfaitement harmonisé avec mon sang, je le vois à travers ma peau. Je ne suis pas folle, je rie, je me glisse sous la surface, je dis aux poissons qu’ils devraient essayer, c’est fascinant. Je suis une sirène, on me l’a caché mais je l’ai toujours su. Je ne suis pas folle. Je vois mes gestes en saccadé brasser des torsades aigue-marine, mes cheveux dansent et ondulent, avez-vous jamais vu pareille beauté ? L’immensité aqueuse est d’un céladon opaque. Le clair du Lune s’éloigne tandis que je me dissous, je ne suis pas folle, je n’ai pas peur, l’eau m’étouffe mais tout va bien.
Je ne suis pas folle. Souvenez-vous de ça.

Dimanche 16 août 2009 à 22:54

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Je ne t’apprends rien Tu sais comme le monde s’éteint lorsqu’elle s’éloigne. Alors j’ai mis mes bottes de sept lieues et j’ai couru vers les étoiles. Le vent m’emporte comme si je n’étais qu’une brindille qui danse avec le zéphyr. Je l’appelle, car elle a l’odeur du clair de lune et la douceur fragile de la porcelaine. J’aime passer mes doigts dans sa longue chevelure éparse et constellée, lisse comme l’odeur de l’herbe coupée. Je ne pouvais attendre, j’aime lorsque son corps se fond dans les eaux et que sa eau délicate s’élève des sources claires, abritées par autant de bougies, des bâtons de Sélène. Hélios et la nymphe.

Mercredi 12 août 2009 à 22:09

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Une cigarette. Une parenthèse, un petit instant volé aux minutes qui s’égrènent, quelques gouttes arrachées à la clepsydre. Un petit instant pour être seul à soi-même, pour penser, pour se perdre. Une douleur qu’on payera bien sûr, pourquoi se morfondre ? Instant d’été, plus tard. Tout est si calme. Une douce chaleur, cette lueur dans la brume. Ma tête me lance. Nos retrouvailles, plus tard. Deux âmes qui s’évitent, s’effleurent. Mon cœur à fleur de peau. Reviens-moi toujours. Un peu de fumée dans le lointain. Mes cris qui s’égarent. Neige d’étoiles filantes.

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