Lundi 25 octobre 2010 à 23:46

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Se laisser surprendre par la beauté d’une rue anonyme, un jour d’automne. Le soleil baigne le carrefour, croisé au détour d’une promenade, lui seul parvient à conférer cette beauté à cette route qui devient ruelle intime. La saveur acidulée des vacances de la Toussaint, du temps sans contrainte, si rare. Leur brièveté leur donne la douceur des ailes de papillon. Rien ne presse, pour une fois, alors on s’immobilise sur le trottoir et on contemple ce croisement en marge de la ville, comme une route de village qui se serait égarée. Il n’y a presque personne, c’est si rare, on pourrait presque se croire en été, dans une rue familière et aimée, quelques arbres parachèvent l’illusion. Mais il faut bien rentrer.

Vendredi 22 octobre 2010 à 23:24

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Ça a commencé comme ça. Je suis sûre qu’il ne s’en est même pas rendu compte. Ce n’était rien, une parole un peu vive mais je l’ai prise de plein fouet. Mes yeux ont tremblé et mes mains m’ont échappé, mais il n’a rien vu, il ne voit jamais rien. Celui-là ou l’autre, c’est toujours la même souffrance. De ne pas compter. J’imagine qu’on ne peut pas laisser un coup de griffe dans tous les gens qu’on côtoie, je voudrais tous les marquer au fer rouge de mon souvenir. Laisser une trace. J’ai essayé de disparaitre pour voir si ça changeait quelque chose et pendant quelques jours je me suis nourrie de ma haine, j’en ai bouffé à tous les repas, remâchant et ruminant quelques humiliations qu’il m’avait infligées, toutes les fois où ma poitrine a failli se fendre. Je mettais des œillères pour ne pas le voir, ne pas croiser son regard (trop d’honneur que d’admettre son existence), mon expression était calculée, chaque muscle du visage figé, une attitude soigneusement naturelle, comme s’il n’avait jamais compté, qu’il croit lui aussi avoir disparu. Et au cas où il ne l'aurait pas vu eh bien il me resterait toujours de la colère de l’amertume et de la douleur pour le dessert. Cent fois j’ai enfoncé un poignard entre ses côtes, comme si j’y étais, il aurait fini par se rendre compte qu’un truc clochait, il m’aurait demandé si quelque chose ne va pas (vaguement inquiet peut-être, au moins curieux), il aurait déjà oublié ces mots en lames de rasoir qui m’avaient éraflé les joues, et alors j’aurai pu être grandiose : je lui aurai répondu que non, tout va bien , avec un sourire poli mais gelé, indifférent et j’aurai tourné les talons, je l’aurai enfin touché, j’aurai eu ma revanche.
Je n’ai pas tenu, une affection immense a balayé le ressentiment. Je voudrais juste être spéciale à ses yeux.

Jeudi 21 octobre 2010 à 17:34

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La vie sans toi c'est une bulle de rage, c'est toutes les choses qu'on ne s'est pas dites, toutes les balles que j'ai encaissées, l'écume aux lèvres et les yeux vitreux, c'est toute les fois où j'ai rampé vers un abri.
La vie sans toi c'est mon silence impassible, c'est quelque chose qui s'est brisé pour toujours, c'est toutes les larmes qui sont tombées sur le parquet.
La vie sans toi c'est une tocade, ça durera aussi longtemps que le fiel tapissera les parois de la clepsydre, c'est quand je me noie et que tu ne le vois pas.
La vie sans toi c'est un manège qui m'a donné la nausée, c'est ma tête qui a trop tournée, la vie sans toi c'est quand je crois que je peux t'échapper, c'est quand tu me regardes avec des yeux sans vie et que tu m'apprends que je ne suis pas là.
La vie sans toi c'est quand je n'essaye plus de faire semblant d'exister, c'est quand je n'agite plus mes bras pour que tu me vois, c'est quand je ne fais plus l'effort de sourire, la vie sans toi c'est quand je me terre dans un coin.
La vie sans toi ça doit être bien mais je ne tiendrai pas.

Lundi 18 octobre 2010 à 20:37



Je suis trop pleine de désirs pour réussir à t’écrire. Je ne peux pas être sincère. Mais je peux essayer.
La vérité, c’est que j’aimerai parler avec toi. Parler vraiment, pas seulement échanger des mots indifférents sur le quotidien, sur l’inanité ordinaire. J’aimerai débattre avec toi, me nourrir de tout ce que tu peux m’apprendre. Mais je ne sais pas comment faire, je n’ai pas le mode d’emploi. Sans doute n’ai-je pas assez à dire moi-même. Sans doute c’est moi qui suis trop insignifiante. Parfois quand nous sommes assis l’un à côté de l’autre, je tends ma main vers la tienne et je me ravise. C’est toujours comme ça, quand je suis avec toi – une somme de gestes suspendus. Je guette nos effleurements, j’aime à croire que tu les provoques. Un désir intense, sans cesse contrarié. J’ai peur de me brûler.

Lundi 18 octobre 2010 à 20:33

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La vie avec toi c’est comme un kaléidoscope, tu sais quand il tourne, tourne, tourne. Ça ressemble un peu aux vieilles boîtes à bonbons, rouge camion, et tes grands yeux bleus qui se cognent contre les miroirs.
La vie avec toi c’est comme un manège, j’ai les cheveux en désordre et de la barbe à papa au bout de mes doigts, je me cramponne et le cheval de bois s’envole.
La vie avec toi c’est comme la tête dans les nuages, tu m’emmènes à la fête foraine et tu m’offres une pomme d’amour, elle est rouge comme le kaléidoscope, rouge comme les fraises, rouge comme ton cœur que je dévore, sa chair est fondante mais la tienne me résiste, j’ai des bouts d’os entre les dents.
La vie avec toi, la vie avec toi.
La vie avec toi, c’est comme un tour de magie, je suis au premier rang et j’ouvre grand les yeux mais je ne vois rien, le spectacle est fini il faut rentrer.
La vie avec toi c’est comme un kaléidoscope, je te vois partout mais tu n’es nulle part, j’étreins ton reflet et j’embrasse ton ombre, la vie avec toi c’est une fête à laquelle je ne suis pas invitée.
La vie avec toi ça doit être bien mais il n’y a pas de place pour moi.

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